Shopping Cart

Votre panier est vide.

Go to top
About Us

Logement évolutif et adapté : quels enjeux pour les architectes d’intérieur ?

Le concept de logement évolutif est devenu essentiel dans le domaine de l’architecture au fil d’évolutions réglementaires et de changement des modes d’habiter. Les architectes d’intérieur sont ainsi confrontés à de nouveaux défis qui mettent à l’épreuve leur ingéniosité et leurs capacités créatives.  

Logement évolutif : quelques mots pour contextualiser

L’évolution des modes d’habiter

Le XXIᵉ siècle est traversé par des transformations importantes dans nos façons d’utiliser et d’investir les espaces intérieurs. Il est possible d’en retenir trois en particulier :

Augmentation de la durée de vie à domicile

En France (et plus largement en Occident), la proportion de personnes âgées vivant à domicile augmente. Cette tendance devrait même rester à la hausse dans les prochaines décennies, faisant de l’autonomie des plus âgées d’entre nous un enjeu de politique publique. Or, le parti pris semble clair à cette heure pour le gouvernement : il faut permettre à chacun de rester à domicile aussi longtemps qu’il le souhaite. Mais cela n’ira pas sans une politique ambitieuse d’aménagements. Déjà aujourd’hui, on constate que le départ en retraite est un âge de la vie qui s’accompagne d’investissements dans bien des foyers : volets électriques, douche à l’italienne, barre de douche et banc d’appuis… 

Ces solutions permettent d’anticiper et résoudre les pertes de mobilité. Dans un logement, le concept d’évolutivité et d’inclusivité peut ainsi être vu sous cet angle : c’est le fait de penser les modes de transformation d’un logement dès sa construction, de sorte à accompagner l’évolution des besoins avec l’âge.

Restructurations familiales plus fréquentes

L’évolution et la complexification des structures familiales forment une autre essence de l’époque. Au XXIᵉ siècle, on vit plus souvent célibataires. Les familles monoparentales sont plus nombreuses. Le départ des jeunes adultes du foyer parental se fait plus tardif, ce qui suppose des besoins en autonomie accrue. Les familles peuvent déménager plus fréquemment, à l’occasion d’une recomposition familiale, ou encore choisir d’accueillir chez elles leurs aïeuls arrivant en fin de vie. Toutes ces nouvelles conditions sont la cause de défis auxquels le concept d’évolutivité doit répondre. 

Essor du télétravail

Enfin, c’est l’essor du télétravail, induit par la progression technologique et l’accroissement de la distance moyenne entre domicile et lieu de travail, qui finit de signer le changement de notre rapport au logement. De fait, une proportion toujours croissante de travailleurs exercent leur activité à domicile, et c’est en particulier patent depuis le covid. Ils seraient même, aujourd’hui, environ 20 % dans le secteur privé à rester chez eux une partie de la semaine.  

La loi ELAN et la substitution du concept d’évolutivité à celui d’accessibilité universelle

Les modes d’habitat ne forment pas le seul axe de transformation de nos rapports au logement. Récemment, la législation a évolué de façon sensible. En effet, la loi ELAN, votée en 2019, est revenue sur le principe d’accessibilité universelle instauré par la loi handicap de 2005. 

La règle des 80/20

La loi handicap de 2005 instaurait en effet une obligation simple pour la construction de logements neufs : 100 % d’entre eux devaient être pleinement habitables par des personnes à mobilité réduite. La loi ELAN a assoupli cette obligation, en même temps qu’elle est venue donner une définition légale au concept de logement évolutif. Désormais, pour tout permis de construire déposé après le 30 septembre 2019, seuls 20 % des logements doivent être directement habitables par des personnes à mobilité réduite. Les 80 % restants doivent quant à eux répondre aux nouveaux critères d’évolutivité.

Le principe de logement évolutif selon la loi

En architecture, le concept de logement évolutif existait avant la loi ELAN. Mais la loi ELAN en donne une définition légale, à laquelle les constructeurs de logements neufs doivent désormais s’astreindre. Simplement expliqué, la loi fait du logement évolutif un logement semi-accessible aux personnes à mobilité réduite, qui peut devenir accessible pleinement grâce à « des travaux simples ». Des précisions sur la notion de travaux simples vous seront données à la fin de cet article.

Logement évolutif, la théorie en architecture

Le concept de logement évolutif existait avant la loi ELAN. En architecture, on a ainsi considéré que le logement évolutif est le logement qui répond à des impératifs de flexibilité et d’élasticité. Le CEREMA (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement) propose désormais une définition actualisée du concept, intégrant le facteur d’adaptabilité.

Flexibilité

Elle désigne la capacité d’un habitant à changer l’agencement, les dimensions ou les fonctions des pièces de son logement sans modifier son volume. Par exemple, une chambre pouvant être divisée en deux ou un salon pouvant être transformé en bureau illustrent le concept de flexibilité.

Élasticité

L’élasticité, quant à elle, fait référence à la capacité du logement à subir une modification de sa surface par addition ou soustraction d’espaces. Un logement pourrait, par exemple, intégrer un balcon ou une terrasse, ou voir diminuée la taille d’une pièce pour en agrandir une autre.

Adaptabilité du logement évolutif

Enfin, l’adaptabilité concerne la capacité d’un logement à répondre aux besoins spécifiques induits par un handicap, une perte ou une limitation de capacité physique ou cognitive. Un exemple d’adaptabilité, c’est la salle de bain conçue pour accueillir des aménagements futurs la rendant utilisable par une personne en fauteuil roulant. C’est cette exigence d’adaptabilité qui a pris un caractère légal avec l’entrée en vigueur de la loi ELAN.

Les obligations réglementaires pour la construction des logements neufs

Accessibilité minimale aux pièces essentielles

Le décret du 11 avril 2019, définit les contraintes de construction qu’un logement évolutif (ainsi qualifié par la loi ELAN) doit respecter. Ce décret implique le respect de normes minimales d’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite. Ainsi, la largeur de circulation des portes (intérieures et d’entrée) doit être suffisante pour permettre le passage d’un fauteuil roulant. Toute personne doit également pouvoir accéder à des dispositifs de commande (poignée, interrupteurs, sonnette …) de façon simple. Enfin, la circulation doit parfaitement être assurée de l’entrée aux séjours, ainsi qu’aux cabinets d’aisance. Ces dernières pièces sont des pièces essentielles, qui doivent être parfaitement utilisables par tous, y compris les non-habitants, par opposition aux pièces de l’unité de vie. 

Accessibilité optionnelle aux pièces de l’unité de vie grâce à des travaux simples

Les pièces de l’unité de vie : définition

Les pièces de l’unité de vie correspondent à l’ensemble des pièces qui ne sont pas précitées : cuisine, chambre, salle d’eau, etc.

Pour qu’un logement évolutif respecte les dispositions de la loi ELAN, toutes ces pièces doivent pouvoir être rendues accessibles à un résident à mobilité réduite par le recours à des « travaux simples ».

La notion de travaux simples

Loin d’être abstraite, cette notion de travaux simples avait déjà été définie par l’arrêté du 24 décembre 2015. Sont considérés comme simples les travaux qui :

  • Sont sans incidence sur les éléments de structure
  • Ne nécessitent aucune intervention sur les chutes d’eau, sur les alimentations en fluide et sur les réseaux aérauliques situés à l’intérieur des gaines techniques appartenant aux parties communes du bâtiment
  • N’intègrent pas de modifications sur les canalisations d’alimentation en eau, d’évacuation d’eau et d’alimentation de gaz nécessitant une intervention sur les éléments de structure
  • Ne portent pas directement sur les entrées d’air 
  • Ne conduisent pas au déplacement du tableau électrique du logement

Les logements évolutifs incarnent l’avenir de l’habitat, offrant flexibilité, durabilité et innovation. Ils répondent aux besoins changeants de notre société, créant un cadre de vie dynamique et adaptable.

Architectes d’intérieur, réinventons les logements pour un avenir adaptable et durable. Ensemble, créons des espaces flexibles qui évoluent avec les besoins. Agissons maintenant.

Vous avez besoin de conseils pour réaliser l’aménagement intérieur d’un logement évolutif ? Contactez-moi. Ce serait un plaisir d’échanger sur votre projet afin de voir si je peux vous aider.